Alphonse Allais Complainte amoureuse

Publié le par Tina

ALPHONSE ALLAIS  ( 1854 -1905 ) avait une profonde affection pour ce mode de conjugaison,

qu'il aimait tourner en dérision. Personne ne sait l'effet produit sur sa destinataire..

Dans  ce poème, Alphonse Allais porte un regard moqueur sur un amoureux  au comble du désespoir, car sa muse  a prudemment repoussé ses avances... Son obstination naïve prête déjà à rire, mais un verbe vieillot et pédant apporte la touche finale à une scène consternante de maladresse.
Comme quoi, le mieux est souvent l’ennemi du bien…  ou heureusement que le ridicule ne tue pas !

Petit texte relevé aussi sur le Net

 

Complainte amoureuse - Alphonse Allais

 menestrel1.jpgOui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah ! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespériassiez
Et qu'en vain je m'opiniâtrasse
Et que je vou sidolâtrasse
Pour que vous  m'assassiniasssiez....

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